L’environnement : la nouvelle condition de la croissance

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Comment intégrer les contraintes environnementales pour booster sa croissance ?

Le 13 Octobre 2022 avait lieu la 2e édition des Ateliers du Galion au Palais de Tokyo. Si vous n’étiez pas là, on vous résume les grands temps forts de chaque session.

Speakers :

  • Antoine Hubert, Co-fondateur d’Ynsect
  • Julia Bijaoui, Co-fondatrice de Frichti
  • Alexis Normand, Co-fondateur de Greenly
  • Guillaume Morelli, Euronext

Enjeu

    • Accélérer la prise de conscience sur l’importance d’une stratégie environnementale. Indiquer une marche à suivre pour sa mise en place.

    Idées phares 

    • La responsabilité environnementale n’est pas une opportunité mais une nécessité dans un cadre réglementaire qui se renforce, notamment en Europe. Après s’être désintéressés des problématiques de développement durable, les grands comptes font désormais des sujets environnementaux des drivers de business. Les investissements à critères RSE ont quasiment doublé avec plus de la moitié de la collecte placée sur des fonds à critère ESG en 2021, 20 % des financements obligataires et 25 % des nouveaux crédits  
    • Les sujets environnementaux sont multicritères et multi thématiques, ce qui rend assez prégnante la question de la mise à disposition de données concrètes permettant de mesurer l’impact environnemental, dans un contexte où les exemples de greenwashing sont nombreux
    • La data dans le domaine environnemental et RSE est donc en train de devenir aussi importante que la data financière. Les investisseurs ont besoin d’indicateurs fiables, transparents et structurés portés par les dirigeants. Aujourd’hui, les entreprises engagées dans la collecte de data environnementales possèdent un réel avantage compétitif et stratégique, notamment en termes financier et d’un point de vue RH, dans un contexte d’évolution du comportement des épargnants vers une épargne intégrant des critères ESG

    Points d’attention ou dont’s

    • Ne pas intégrer la dimension environnementale dans les mois à venir risque d’impacter significativement le business (en 2024, les rapports RSE seront demandés à toutes les entreprises européennes de plus de 250 salariés, soit 52 000 entreprises) 
    • Incentiver le management et les collaborateurs sur des objectifs environnementaux de façon à diffuser la culture à tous les niveaux. Chez Ynsect, une équipe Impact de 3 collaborateurs a un rôle d’animation, d’entraînement et d’expertise et est challengée par un comité Impact constitué par un représentant des actionnaires au board, un représentant des salariés tiré au sort, une militante de la jeune génération et un scientifique  
    • Le contexte économique actuel accentue la schizophrénie du consommateur qui plébiscite les entreprises responsables mais n’est pas près à supporter le surcoût qui en résulte

    Key learnings ou do’s

    • Encourager l’harmonisation et la standardisation des outils de mesure afin de favoriser les comparaisons pertinentes 
    • Envisager les critères environnementaux non comme une contrainte mais comme une façon d’aligner la trajectoire business avec les enjeux climatiques, la prise de conscience étant beaucoup plus forte en Europe que dans les autres géographies 
    • Intégrer la dimension environnementale et sa mesure dans les process plutôt que d’avoir à transformer le business model a posteriori 
    • Réfléchir à la gouvernance associée à la mesure environnementale et aux modalités de facilitation du suivi 
    • Accepter, dans une perspective long terme, que l’engagement passe par des sacrifices business et des freins à court terme. Frichti a par exemple dû challenger ses fournisseurs pour se passer d’emballages plastiques à une époque où cela restait la norme 
    • S’appuyer non seulement sur le marché mais également sur l’impulsion des politiques, notamment pour les entreprises de la green tech qui ont un cycle de développement plus long

    Julia Bijaoui : « Aujourd’hui la responsabilité environnementale, ce n’est pas un plus, ce n’est pas une opportunité : c’est une nécessité à titre individuel, si on a envie d’avoir un impact mais aussi pour convaincre plus globalement toutes les parties prenantes, investisseurs, salariés et consommateurs ». 

    Antoine Hubert : « Avant, les grands groupes ne s’intéressaient pas au développement durable. Depuis un an et demi ou deux ans, on voit des grands comptes ou des ETI pour qui la responsabilité environnementale devient majeure. Cela devient un facteur de décision et un driver majeur de business ». 

    Alexis Normand : « Aujourd’hui, 25 % des émissions mondiales font l’objet d’un suivi par des grands groupes ou des pure players de la transition, et en même temps il faut réduire de moitié les émissions d’ici 2030. C’est compliqué s’il n’y en a que 25 % qui sont suivies. Il y a un sujet d’accessibilité et de simplification du process. A mon avis, la généralisation va passer par la simplification des outils ». 

    Guillaume Morelli : « On a dépassé le stade de l’effet sociétal et le stade de la bonne conscience. Aujourd’hui la responsabilité environnementale devient la nouvelle normalité. Dans un environnement assez court, je vous invite à tous intégrer ce type de réflexion. Dans le cas contraire, cela aura un impact significatif sur votre business ».